Le Darwyne de Colin Niel

« Et enfin il se retrouve au pied de son arbre.
Un géant dont les branches vont se perdre en altitude, bien au-dessus de tous ses congénères. Dressé dans le sous-bois comme le seigneur de ce royaume, le tronc plus épais que les autres, obèse d’une excroissance qui lui pousse à mi-hauteur tel un chaudron ligneux.
Ses racines courent sous terre et se prolongent en surface en contreforts entremêlés, hauts comme un homme adulte, dessinant un labyrinthe dans lequel s’enfonce Darwyne, minuscule en bas du monstre.
La paume glissant sur le bois trempé, il chemine jusqu’au pied, là où se rejoignent tous les bras végétaux.
Il y a là une cavité ouverte entre arbre et sol, comme une grotte miniature. Darwyne pousse les débris accumulés au fil des pluies, fouille le sol, les mains dans l’humus.
Et il en extirpe quelques-uns de ses trésors.

Darwyne, Colin Niel, Rouergue Noir, 2022.

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